home profile oeuvres contact textes vues d'expo  

[ Une voyageuse au-dessus d’une mer de nuages ]

Paysages abstraits
Dans son travail le plus récent, l’artiste parisienne Brankica Zilovic Chauvain (née en Serbie en 1974) présente une série de paysages abstraits exécutés au crayon sur papier ou au fil et au textile sur de la toile de lin – et entièrement en noir et blanc.
Ces œuvres se distinguent ainsi nettement de ses créations colorées et figuratives de la décennie passée, qui remontent à son passage à l’École supérieure des beaux-arts de Paris, dans les années 1990. Elle découvre, à cette époque, les écrits de Roland Barthe et l’art de Ghada Amer, ce qui suscite une réflexion prolongée sur les femmes, la mode et la société.
Aujourd’hui, Zilovic privilégie une approche purement graphique qui intègre et s’appuie sur le langage pictural qu’elle a élaboré à travers les années. L’artiste a déplacé le centre de son attention du corps humain au paysage – mi-rêvé, mi-réel. Elle transpose visuellement la poésie et la force énigmatiques de la nature.

Incarnations éthérées

Comme suspendues en plein ciel, les compositions paysagères de Zilovic apparaissent au milieu du papier ou du lin. Entourées de beaucoup de blanc, elles semblent planer hors du temps comme des nuages délicats qui émergent doucement d’horizons lointains ou comme des îlots isolés d’un archipel inexploré qui surgissent miraculeusement de la mer. Elles ont quelque chose de mystérieux qui saisit et s’empare de notre attention, quelque chose qui incite l’œil à découvrir les détails nombreux de cette nature venue d’un autre monde.
Le regard glisse ainsi sur les surfaces lisses, sonde les profondeurs sombres et s’arrête pour étudier des ovales – des sortes de galets – répétées de manière presque obsessionnelle. Il prend note des lignes subtiles en gris par ici ainsi que des zones foncées ou gommées et re-travaillées en hachures par-là. Les rythmes circulaires promènent le regard de haut en bas, dedans et autour des méandres graphiques. Les paysages de Zilovic saisissent notre prunelle et s’emparent de notre imagination.

©2009 BZC